Formation professionnelle : les entreprises prennent leur place

Les filières agricoles en général, et horticoles en particulier, souffrent d'un déficit d'attractivité. Les entreprises et le monde du travail subissent un manque de compréhension et de reconnaissance. Le milieu de l'enseignement est encore souvent sujet à préjugés et n'a pas les moyens de proposer des formations qui ne sont pas uniquement théoriques... Dans une période économique tendue, où l'on cherche à retrouver de la motivation, des valeurs et du sens au travail, toutes les initiatives, rapportées notamment dans nos dossiers emploi-formation (Mobilisation pour vendre nos métiers, le Lien horticole n° 4/690 du 28 janvier 2010, Les métiers de l'agriculture en mouvement, le Lien horticole n° 784-785 du 25 janvier 2012, par exemple) participent, chacune à leur niveau, à la valorisation de nos filières. Mais elles ne suffisent pas, à elles seules, à donner assez d'attrait pour nos métiers et du sens aux études.

Du sponsoring à l'engagement dans des missions de recherche

Au fil de ses éditions, le Lien horticole montre que nos métiers ne manquent pourtant pas d'initiatives de rapprochement entre tous ces acteurs. Les rubriques hebdomadaires « Emploi-formation » et « Solution » ont déjà relaté nombre de partenariats avec des producteurs et avec des services d'espaces verts et des services publics autour de projets paysagés (voit l'encadré ci-contre), – que ces collaborations soient informelles ou portées sous des modules d'initiatives locales – ou à travers des chantiers écoles...

Qu'en est-il avec le monde des fournisseurs ? L'attribution nominative d'une partie de la taxe d'apprentissage par une entreprise à un centre de formation déterminé est un premier pas d'engagement et de reconnaissance. Mais il est possible de s'investir plus concrètement, sur le terrain, ponctuellement ou tout au long de l'année. Ce dossier est l'occasion de montrer une palette des partenariats possibles entre des élèves et des écoles avec un ou plusieurs fournisseurs de notre secteur, qu'ils soient fabricants de substrats ou d'outillages, entreprises de services ou associations...

Ces partenariats peuvent commencer par de simples actions de sponsoring, d'opérations marketing communication et se dérouler lors de salons professionnels ou de compétitions de métiers, pour l'image de l'entreprise. Ils peuvent prendre la forme de visites-découvertes de sites de fabrication ou de mise à disposition de compétences pour l'accompagnement et la formation. Ils peuvent porter simplement sur de la fourniture ou, à plus long terme, contribuer, par des mises en situation professionnelles, à des travaux de recherche...

Les parrainages apportent des éclairages sur soi et sur l'avenir professionnel

Les actions présentées dans ce dossier, en se basant sur des situations concrètes, tentent d'apporter leur contribution, leur pierre au partage des compétences et des connaissances professionnelles. Une question se pose : Est-ce de la publicité déguisée ? Ces actions s'opèrent, assurément, sous diverses formes de publicité. Est-ce négatif ? Pas pour nos témoins, au contraire. Et même le représentant du métier de jardinier paysagiste des Compagnons du Devoir et du Tour de France (voir Parole de pro, ci-contre) estime que certains parrainages sont indispensables à une formation d'excellence et ne dévoient pas l'esprit du compagnonnage... Que ce soit avec des adolescents en formation scolaire initiale, des jeunes ou des adultes en formation continue, les rapprochements amènent à confronter les motivations, à une compréhension et à une reconnaissance mutuelle. Tous les acteurs constatent qu'intégrer des apprenants dans des actions positives et dynamiques avec des entreprises ouvre à la plupart des jeunes élèves quelques éclairages sur leurs compétences et leurs atouts personnels, et donc immanquablement sur leur avenir professionnel.

DOSSIER RÉALISÉ PAR ODILE MAILLARD